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The Busker's Opera
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The Busker's Opera © Érick Labbé


La toute première présentation de The Beggar’s Opera (littéralement : l’Opéra du Mendiant, ou du Gueux) a eu lieu à Londres le 29 janvier 1728. Dès ses premières représentations, la pièce a fait sensation et attiré de très nombreux spectateurs. En s’en prenant à la corruption gouvernementale sous le couvert d’une parodie d’opéra italien (alors très à la mode), l’opus comique de John Gay a su toucher une corde sensible du public. Des personnages louches issus des bas-fonds criminels (voleurs de grands chemins, prostituées, assassins coupe-gorges, prisonniers et geôliers) y chantent les paroles que l’auteur a superposé à des airs populaires de l’époque. Le succès de The Beggar’s Opera ne s’est pas démenti pendant les siècles qui ont suivi sa création et la pièce a inspiré des interprétations à bien des auteurs, la plus célèbre étant l’Opéra de Quat’Sous, de Brecht et Weill. Il n’est donc pas étonnant que des personnages comme celui de Macheath aient trouvé une place d’honneur dans la mythologie théâtrale moderne.

Librement adapté de l’œuvre de John Gay, The Busker’s Opera est une pièce de théâtre musical ou, comme disent les Allemands, un songspiel, puisque l’histoire y est entièrement racontée en chansons. Le spectacle, créé à Montréal en février 2004, réunit des comédiens, des chanteurs, des musiciens et une DJette sous la direction de Robert Lepage. Collectivement, ils ont créé une trentaine de chansons qui transposent au goût du jour le récit classique de Gay. Les amateurs de l’œuvre originale reconnaîtront plusieurs personnages : Macheath et ses maîtresses jalouses (Polly et Lucy), Jenny la putain, l’impitoyable couple Peachum et le très corrompu Lockit… Mais dans The Busker’s Opera, les personnages n’appartiennent pas à la petite pègre. Ils sortent plutôt de l’industrie de la musique: groupies, célébrités en devenir et musiciens, bien sûr, mais aussi agents d’artistes, avocats et dignes représentants d’ayant-droits en tout genre. Et prostitué(e)s, tant il est vrai que certaines professions sont intemporelles.

Comme sa source, The Busker’s Opera s’amorce à Londres. Mais le spectacle fait rapidement un saut par-dessus l’océan et se retrouve à New York, puis prend la route vers le sud, via Atlantic City et la Nouvelle-Orléans, avant d’aboutir à sa destination finale, Huntsville, Texas, paradis de la peine de mort. Toutes sortes de genres musicaux sont abordés au fil de ce parcours joyeux et satirique : ska, reggae, jazz, rock, blues, country, disco et rap… Irrévérencieux et éclectique, le spectacle intègre en parallèle certaines des pièces arrangées par John Christopher Pepusch pour l’œuvre originale.

Du road trip au show rock, du concert classique au zydeco des bayous, entre le musicien de rue et les requins qui contrôlent l’accès à la renommée, au succès et au pouvoir, The Busker’s Opera s’intéresse à ce qu’il reste de liberté créative après que le rouleau compresseur de l’industrie musicale soit passé.



Inspiré de l'Opéra du Gueux de John Gay
Conception et mise en scène : Robert Lepage
Direction musicale : Martin Bélanger
Assisté de : Steve Normandin
Dramaturge : Kevin McCoy
Musiques, arrangements et interprétation : Frédérike Bédard, Martin Bélanger, Julie Fainer, Claire Gignac, Frédéric Lebrasseur, Véronika Makdissi-Warren, Kevin McCoy, Steve Normandin, Marco Poulin, Jean René
Participation à la musique et aux arrangements : Jacques Leblanc
Textes : John Gay
Adaptation : Kevin McCoy, Robert Lepage
Assistance à la mise en scène : Félix Dagenais
Assistance à la scénographie : Marco Poulin, Véronique Dumont, Paul Bourque
Assistance à la conception des éclairages : Laurent Routhier
Conception des costumes : Yasmina Giguère
Assistée de Isabel Poulin
Réalisation des costumes : Janie Gagnon, Louise Guay, Sophie Royer
Perruques : Rachel Tremblay
Conception technique : Tobie Horswill
Accessoires : Sylvie Courbron
Intégration multimédia : Jacques Collin
Conception des images : Lionel Arnould

Production : Ex Machina
Coproduction : Festival Montréal en Lumière ; La Filature, Scène nationale de Mulhouse ; Maison des Arts, Créteil ; Robert and Margrit Mondavi Center for Performing Arts, UC Davis ; spielzeiteuropa I Berliner Festspiele, Berlin ; Théâtre de Caen ; Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles ; Cankarjev Dom, Ljubljana ; Melbourne International Arts Festival, Melbourne ; Teatro Central, Sevilla

Producteur pour Ex Machina : Michel Bernatchez
Production déléguée - Europe, Japon : Richard Castelli - Epidemic
Production déléguée - Amériques, Asie (sauf Japon), Australie, NZ : Menno Plukker Theatre Agent

Ex Machina est subventionnée par le Conseil des Arts du Canada, le Conseil des Arts et des Lettres du Québec et la Ville de Québec.