
© Saburo Teshigawara
|
Chorégraphie pour le Ballet de l'Opéra National de Paris.
Le miroir double le monde
double sa profondeur
plat reflet de désespoir et d'idéal
amenant au jour depuis les ténèbres un désordre enfoui
qui inverse par l'optique les illusions
ses deux faces n'en sont qu'une réalité de l'incessant
mouvement de la vie
temps fixe de l'éternité.
La mer, d'où les mots ont rampé, la poésie.
Et puis maintenant, toujours au centre de l'éternité,
maintenant où tu respires
et bientôt t'arrêtes de respirer
t'exerçant à interrompre de toute éternité le souffle
pour dire adieu
ou ne pas le dire.
( Saburo Teshigawara )
Dans Grand miroir, sa troisième création pour l'Opéra de Paris, Saburo Teshigawara se saisit du Concerto pour violon d'Esa-Pekka Salonen et du poème La musique de Charles Baudelaire, pour œuvrer en alchimiste, explorant au-delà des catégories de l'art les relations entre le geste et la matière : ici, un travail sur les affinités secrètes entre textures sonores, images poétiques et rythme organique des corps. Pour celui qui aime souvent se perdre dans ses promenades urbaines, la danse procède d'une même attirance pour la découverte : accepter l'inconnu comme une brèche permettant d'accéder à des états encore jamais ressentis, partir de la logique des sensations pour laisser émerger l'invisible qui habite le mouvement. Une quête qui est aussi celle d'un rapport Lengagé au monde, où danser signifie s'inscrire comme être vivant au cœur du réel.
Première : 25 octobre 2017, Opéra de Paris - Palais Garnier (FR).
Chorégraphie : Saburo Teshigawara
Collaboration artistique : Rihoko Sato
Musique : Esa-Pekka Salonen (Concerto pour violon, 2009)
Violon : Akiko Suwanai
Avec : Le Ballet et l'Orchestre de l'Opéra National de Paris
Coordination : Richard Castelli - EPIDEMIC
|