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ex machina / robert lepage
Zulu Time
Zulu Time
Zulu Time © Emmanuel Valette


Par son utilisation de différents médias à "forte valeur technologique ajoutée" tels que la photo, le cinéma, la vidéo, Robert Lepage a toujours été associé aux nouvelles technologies. En fait, même lorsqu'il les utilisait peu physiquement, on notait de toutes façons leur influence sur son approche théâtrale : équivalence du travelling dans Le Polygraphe, du champ-contrechamp dans ce dernier et La Trilogie des Dragons, du zoom et de la chronophotographie dans Macbeth et des possibilités du montage dans toute son œuvre. Cependant, ces technologies n'y étaient jamais messianiques, et Robert Lepage se refusait toujours à utiliser leur faculté fascinatoire pour s'attacher à leur fonction d'outils de l'expression artistique.

Ce long compagnonnage de Robert Lepage avec les nouvelles technologies qu'elles soient "high" ou "low" lui a permis de nourrir une réflexion sur la capacité pour celles-ci de transcender leur froideur afin d'élargir le spectre des émotions jusqu'à des régions jusqu'ici indéfrichées.

Zulu Time est un lieu d'expérience, d'échec, de réussite, de friction, un laboratoire où seront déclinés tous les modes d'expression possibles, jouant sur les émotions fortes, la curiosité, le suspense, le voyeurisme, la peur, le rire, ...

Zulu Time est aussi une nouvelle possibilité d'un rapprochement pour ne pas dire d'une réappropriation des artistes de la scène vis à vis des arts électroniques car par un malentendu manifeste (une malvoyance?), les arts électroniques se sont surtout développés précédemment à travers des artistes venant du monde de l'image (cinéma ou arts plastiques) selon l'idée que l'image était l'expression la plus évidente de ces arts, alors que les arts électroniques par leur capacité à l'interactivité, leur souplesse vis à vis du temps réel sont très éloignés dans leur esprit du temps "remonté" du cinéma et de la vidéo ainsi que du temps abstrait* des arts plastiques, et sont plus naturellement liés aux artistes qui s'expriment sur la scène.

Zulu Time est aussi en cela, l' occasion de réintroduire l'expérience, le sens du collectif dans ces nouvelles technologies dont on a favorisé jusqu’à présent surtout la perception individuelle à travers la réalité virtuelle, le cyberspace et somme toute l'Internet dont l'appréhension du réseau collectif reste encore très individuelle.

(*cette idée du temps abstrait ne tient pas compte bien sûr de l'évolution temporelle du spectateur, de sa découverte de l'œuvre jusqu'à la fin de sa vision et de l'évolution des générations à venir de spectateurs qui influe de toutes façons sur la perception de toute forme d'art).



Conception originale et mise en scène : Robert Lepage
Assistance à la mise en scène : Geneviève Lavoie, Nicolas Marois
Co-conception et interprétation : Jinny Jessica Jacinto, Claire Gignac , Marco Poulin , Rodrigue Proteau

Créateurs invités :

Louis-Philippe Demers/Bill Vorn - Le procès
Lydie Jean-Dit-Pannel - I'm the sheriff
Granular-Synthesis - FORM-01, FORM-02, FORM-03
Gordon Monahan - Sound Machines
Pierrick Sorin - Dancing Family

Une production Ex Machina, en coproduction avec Maison des arts de Créteil ; Zürcher Theater Spektakel, Zurich, Suisse ; Festival d'automne à Paris